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La forêt peut parfois être un endroit magique. En automne, des champignons de toute forme et de toute taille s’extirpent du sol de la forêt. Vous pouvez facilement recréer cette magie en faisant vos propres champignons lumineux. Pour cela, il vous faut simplement un appareil photo, un éclairage simple et quelques retouches.
Le qui, le quand, le où, le quoi et le comment (je vous laisse le pourquoi)
Qui… ou, plus précisément, quels champignons ? Les meilleurs sujets fongiques pour ce projet sont ceux qui ont cette forme classique d’abat-jour. Plus le champignon se développe, plus le chapeau s’ouvre et s’aplatit : c'est donc mieux de trouver des champignons assez jeunes. Ils sont aussi moins susceptibles d’avoir été croqués par une limace ou un escargot affamés. En ce qui concerne la taille, je préfère travailler avec des champignons qui possèdent un chapeau entre un et deux centimètres de diamètre. Sinon, vous pouvez aussi trouver un champignon qui est surélevé sur un tronc en décomposition, par exemple. L’effet a un meilleur rendu (et est plus facile à réaliser) si vous pouvez clairement distinguer les lames sous le chapeau.
Quand : la partie principale d’un champignon, le mycélium, se situe sous le sol et n'est pas visible. La partie que nous voyons, le chapeau et le stipe, constitue le sporophore, responsable de la reproduction. Un champignon a besoin de conditions humides pour se développer. Par conséquent, le meilleur moment pour rechercher des champignons est juste après la pluie. La saison la plus propice est généralement l'automne, car les jours de pluie y sont plus nombreux, mais on peut également trouver des champignons en été après une forte averse.
Un de mes premiers essais pour créer des champignons luminescents. Plusieurs photos ont été combinées pour créer cet effet.
Où : les champignons peuvent se développer partout où il y a de la matière en décomposition, mais le tapis forestier est en général le meilleur endroit et les troncs en décomposition et la litière feuillue sont des endroits parfaits. Comme les champignons ont besoin d’un environnement humide, ils poussent souvent à côté de zones moussues.
Quoi… quel équipement, voilà la question. Vous n’avez pas besoin de beaucoup de matériel pour ce projet, mais certaines choses sont essentielles. En plus de votre appareil photo, il est préférable d'avoir un objectif macro. J’ai utilisé l’objectif M.Zuiko 60 mm F2.8 Macro. La plupart des objectifs OM System ont des distances de mise au point incroyablement proches, donc si vous n’avez pas d’objectif macro, vous pourrez toujours obtenir de bons résultats avec n’importe quel objectif.
Comme l’image finale est un composite, il est important que l’appareil photo reste immobile entre les prises. Un trépied ou un système de fixation qui vous permet de vous rapprocher du sol est idéal. Cela dit, pour certaines photos, comme celle-ci, j’ai directement posé l’appareil photo sur le sol et j’ai utilisé un déclencheur souple ou l’application OI Share pour éliminer les mouvements de l’appareil photo.
Pour éclairer la partie inférieure du chapeau du champignon, il vous faut une petite lumière. Une lampe frontale, une lampe torche ou toute autre lumière LED devrait faire l’affaire. Pour cette image, j’ai utilisé une petite guirlande de lumières LED qui fonctionne sur batterie. Enfin, pour créer l’image composite, vous avez besoin d’un logiciel de retouche. Les modifications initiales ont été effectuées à l’aide d’Adobe Lightroom Classic et la composition a été complétée sur Photoshop.
Comment : étape par étape (la partie sympa !)
Ces lumières nocturnes en forêt semblent avoir été photographiées la nuit (c’est logique). Mais c’est une illusion. J’ai créé cette apparence crépusculaire en post-traitement. En réalité, j’ai pris l’image à environ 9 h du matin, mais j’ai choisi un ciel très grisâtre et nuageux. Certains photographes prennent ce type de photo au crépuscule, mais la lumière change si rapidement, surtout en forêt, qu’il est plus facile de travailler et de contrôler les choses en pleine journée. Optez pour le petit matin ou le soir lors d’une journée nuageuse, et vous devriez obtenir de bons résultats.
- Configuration : après avoir trouvé le champignon parfait, réglez l’appareil photo pour distinguer clairement la partie inférieure du chapeau. Une bonne composition est importante, alors identifiez les éléments distrayants dans le cadre et faites en sorte de les retirer. Ne détruisez pas la nature pour une photo !
Les champignons qui se développent sur un tronc en décomposition conviennent pour ce projet, donc vous pouvez placer l’appareil photo à une position suffisamment basse pour apercevoir la structure des lames sous le chapeau du champignon.
- Réglages de l’appareil photo : je prends généralement toutes mes photos de paysage/de la nature et les images macro en mode Priorité ouverture. Normalement, lorsque je photographie des champignons, j’utilise le cadrage de mise au point pour les photos, mais comme je travaille déjà avec plusieurs images pour créer le composite final, je ne voulais pas compliquer les choses. J’ai donc choisi une ouverture qui rend mon sujet principal net. J’ai aussi diminué l’exposition pour lui donner cette apparence nocturne. Chaque situation est différente, mais pour cette première photo, mes réglages étaient les suivants : ISO200, 1/125 s, F6.3. J’ai défini mon appareil photo sur F6.3, diminué l’EV à -1,3 et laissé l’appareil choisir la vitesse d’obturation.
- Éclairage : le succès de l’image finale dépendra de la manière dont vous éclairez les chapeaux des champignons. (Miam… les chapeaux des champignons ! Ça me donne faim.) Bien que presque n’importe quelle petite lumière puisse faire l’affaire, je préfère les petites guirlandes LED qui sont populaires pendant la période de Noël. Prenez plusieurs photos en éclairant à la fois l’avant et l’arrière de la partie inférieure du chapeau. Vous pouvez également éclairer la zone entourant le champignon pour ajouter une lueur réaliste provenant de la lampe champignon.
Une simple guirlande LED qui fonctionne sur batterie rend l’éclairage de la partie inférieure du chapeau du champignon beaucoup plus simple. Chaque chapeau a été éclairé et photographié séparément, y compris ceux en arrière-plan. Comme je ne vais utiliser que la partie éclairée du champignon sur mon composite, ce n’est pas grave qu’il y ait ma main sur cette photo.
- Éclairage facultatif : pour cette image, je voulais donner l’impression que les lutins de la forêt batifolaient, donc j'ai ajouté un éclairage supplémentaire en arrière-plan. J’ai démêlé la guirlande de lumières et je l’ai placée à environ un mètre derrière les champignons. Au début, je gardais une ouverture sur F6.3, mais je me suis rapidement rendu compte que mon bokeh serait plus beau si j’agrandissais mon ouverture sur F2.8 pour cette photo.
J’ai utilisé une ouverture de f/6.3 pour la plupart des images de la série, mais cela a créé un éclairage en arrière-plan qui n’était pas assez doux, et en plus, je pouvais voir les fils des lumières.
En utilisant une ouverture de f/2.8, j’ai pu obtenir un arrière-plan plus doux.
- Post-traitement : création de cette apparence nocturne. Après l’importation des images dans Lightroom, j’ai effectué quelques petits réglages au niveau des zones claires et sombres. Afin de leur donner une apparence plus nocturne, j’ai changé la température des couleurs et l’exposition générale de l’image. Pour chacune des photos éclairées, ajustez les curseurs d’exposition et des zones claires jusqu’à obtenir une apparence qui vous convient. Ne vous préoccupez pas de l’apparence du reste de l’image pour ces photos, car les autres zones seront masquées. Une lueur chaude est généralement plus agréable à l’œil, c’est pourquoi vous devez régler la balance des blancs si nécessaire.
Effectuez des réglages sur chaque image dans Lightroom. Jouez avec l’exposition générale, les zones claires et sombres jusqu’à obtenir une apparence qui vous plaît.
- Post-traitement : création du composite. (Cette étape suppose que vous ayez des connaissances de base sur Photoshop, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des masques de calque.) Une fois les réglages effectués sur chacune des images, importez-les sous forme de calques dans Photoshop. Organisez-les de façon à ce que le calque « nuit » soit tout en haut. Même si vous avez utilisé un trépied, assurez-vous que chaque calque est parfaitement aligné. Sélectionnez tous les calques, puis, dans le menu Édition, sélectionnez Alignement automatique des calques.
Ajoutez un masque de calque à chaque calque, à l’exception de celui du bas. Sur l’exemple simplifié ci-dessous, vous pouvez voir trois calques, les deux du dessus ayant un masque de calque (le rectangle blanc). À l’aide d’un pinceau noir sur le masque, révélez des parties du calque situé en dessous. Assurez-vous que le masque de calque est sélectionné et brossez une partie de la couche supérieure pour révéler la zone éclairée du champignon en dessous. Vous devez répéter cette étape avec le deuxième calque afin de révéler les autres parties éclairées des champignons. Vous remarquerez que j’ai également masqué une partie de la zone à la base du champignon pour donner l’impression que la lampe du champignon projette une lueur sur le sol. Lors de l’étape du masquage, vous pouvez changer l’opacité du pinceau afin de masquer plus progressivement, ce qui vous donne plus de contrôle sur le résultat final. De plus, si vous avez trop brossé un calque, passez du noir au blanc et repeignez la zone.
Pour donner l’impression que cette photo a été prise au crépuscule, diminuez la température des couleurs.
Si vous avez de nombreux champignons luminescents, et donc plus de calques, vous devez continuer à masquer pour révéler les zones éclairées en-dessous. Sur mon image finale, j’ai six calques ; le calque de la nuit, quatre champignons éclairés et les « lutins lumineux » en arrière-plan. Une fois que vous êtes satisfait du masquage, n’hésitez pas à ajouter des calques de réglage afin d’améliorer l’apparence générale. Par exemple, un calque de réglage Courbes donne de bons résultats. Une technique que j’utilise pour ajuster des éclats supplémentaires consiste à ajouter un nouveau calque et à appliquer le mode de fusion Lumière tamisée. J’utilise ensuite un pinceau de couleur chaude avec une opacité d’environ 5 % pour « peindre » progressivement une lueur générale.
Réflexions et images finales
Chaque photo de qualité commence avec un peu de votre imagination : comment allez-vous capturer la scène d’une façon unique et intéressante ? La plupart du temps, nous essayons de préserver la réalité. Ce que j’aime à propos de ce projet, c’est qu’il laisse place à la créativité plus qu'au réalisme.
Et voilà l’image finale. Vous remarquerez peut-être la limace au pied du champignon. Je ne l’avais pas remarquée avant de voir ces images sur mon ordinateur. C’est une belle manière de compléter la scène.
C’était la première fois que j’essayais de créer des champignons luminescents.
L’image finale d’un champignon luminescent plus les prises de vue qui ont permis de la créer. J’ai remarqué ce champignon lors d’une randonnée par une journée lumineuse et ensoleillée. Pour diminuer la luminosité, j’ai abrité le champignon du soleil grâce à une carte que j’avais dans le sac de mon appareil photo. La seule lumière que j’avais sur moi était celle de mon téléphone portable, donc je l’ai utilisée pour éclairer le champignon.